[Tribune] La 3D est l’évolution logique du cinéma

Je fais profiter de mon blog à Antoine Cabrera-Marchal (@3dproductionsfr) pour réaliser un article au sujet de la 3D. Personnellement, j’ai du mal avec la 3D peut être parce que j’ai du mal avec l’immersion. Je vous laisse cependant le parcourir.

Avant-propos

Alors, pour être très clair et très précis, on ne dit pas 3D mais relief ou stéréoscopie… La terminologie 3D étant un abus de langage pour désigner les films ou animations réalisés ou convertis en 3D stéréoscopique, permettant la restitution de l’image en relief, notre vision naturelle.

Depuis 2009 (année du re-lancement contemporain de la 3D relief à destination du grand public), j’entends de ci et de la des pseudos journalistes (tout juste méritant un cachet de pigiste pour un site Internet ayant 4 semaines de retard sur l’actualité hi-tech… Evitez les sites avec des chiffres binaires terminant par .net, car de valeur, ils n’ont que leur nom) critiquer avec véhémence ce qui est communément appelé la 3D.

On arrête de polémiquer sur l’arrangement de l’industrie qui cherche à vendre un nouveau matériel, à renouveler les gammes, à vendre, à vous faire dépenser, cracher, enrichir les actionnaires !!! A croire que les avancées technologiques n’étaient qu’un complot du conglomérat technico financier du CAC40 et du NASDAQ pour s’engraisser sur le dos des consommateurs victimes de ce qui brille… Oui, les consommateurs sont des victimes car on les force à acheter…

Et Non ! Les films en reliefs ne sont pas un effet de mode, c’est une réelle évolution technologique des loisirs vidéo et vidéo-ludiques. Ce n’est pas un petit pas technique mais un grand pas pour l’humanité !

Bref !

De la photographie au cinéma en relief

Je suis Lyonnais, et si j’ai bien une belle fierté, c’est de vivre dans la ville qui a vu naitre le cinéma ! Cherchez dans Wikipédia, je ne vais pas vous faire l’article… On a une avenue des Frères Lumière (c’est un indice 🙂 )

Le premier film muet en n&b

Vous êtes un peu au courant de cette représentation ou un train entre dans une gare et ou les téléspectateurs effrayés quittent la salle ? Non… Google… J’ai la flemme de tout vous mâcher… http://fr.wikipedia.org/wiki/L’Arriv%C3%A9e_d’un_train_en_gare_de_La_Ciotat http://www.youtube.com/watch?v=hlb3XKjnZkE

Et puis ?

Ces gens ont juste été surpris par quelque chose de nouveau, d’inhabituel, ils connaissaient les images fixes, Louis Daguerre et son daguerréotype.

D’une image fixe, on est passé à une image qui bouge… J’entends déjà les premiers grincheux… Qu’est ce que ça apporte ? On avait de superbes photos en n&b et la elles bougent ??!! Ca n’apporte rien à la beauté des corps, des monuments, que l’on peut observer, fixes ; apprécier, éternels… La photo figeait le temps, dans les films, on n’a plus le temps de voir… Des grincheux je vous dis…

Etant photographe, je vous garantie que la lumière est la composante la plus importante pour réussir un cliché, il faut essayer, tourner, atténuer, déplacer, approcher, … Mais il n’est pas question de se passer de cela dans les films !

Le cinéma en couleur

Puis vient la couleur… Je saute les étapes du parlant, etc… car je ne suis pas assez cultivé… Inculte pour certains lecteurs, j’en suis convaincu…

Une pomme rouge, verte, jaune ? Personnellement, rien qu’à l’évocation, je ressens l’acidité de la granny smith, le coté farineux de la rouge que je mettrais volontiers sur un lit de pate feuilletée… et la jaune passe partout sucrée… En n&b, mon esprit trop imparfait aurait ressenti, … une pomme … avec un goût de … pomme ! 🙂

Ok des images avec ces couleurs, c’est bien mais bon… Le noir et blanc a le mérite de faire ressortir les sentiments, les tensions, des nuances que la couleur ne traduit pas… La lumière et le contraste d’une photo en n&b fait passer l’essentiel, le principal… La couleur… ça sert à quoi ? Ce n’est qu’un message qui perturbe le principal, un peu de jaune, de bleu de rouge et ça détourne le message réel d’un cliché non ?… L’exemple de la pomme montre que la couleur ajoute des éléments, évoque des sens complémentaires.

Ce baiser serait-il le même en couleur ?

Et bien non, la couleur n’enlève rien aux nuances de contrastes et de lumière d’un cliché, la couleur apporte de la chaleur, une fraicheur, des sens com-plé-men-taires !
L’erreur serais de mettre de coté le cadre, la circulation de la lumière sur le corps d’une femme, de la statue de David (il en faut pour tous 😉 ) pour apporter une touche de bleu ou rouge…. Au passage, un article intéressant.

Mais dites donc… Connaissez-vous des peintres en n&b à part l’œuvre Guernica de Picasso ?

Donc FILM… N&b pour des raisons techniques puis couleur… Vous avez bien saisi l’apport des différentes techniques ?

Parenthèse : Question : rêvez-vous en n&b ou couleur ? Quand la télé couleur n’existait pas, les gens rêvaient en n&b ? Il y a pas mal de publications scientifiques sur le sujet.

Alors… oui, il y a eu des efforts dans les films n&b… mais la couleur… Vous a-t-elle apporté un semblant de sentiment supplémentaire ? Regardez-vous encore des films en n&b ? Vous apportent-ils plus de plaisir ? La liste de Schindler, Sin City ?

La couleur a indéniablement apporté quelque chose de plus, y compris la liste de Schindler ! Il y a des couleurs liées à des sentiments. Une atmosphère glaciale, bleuetée, comme si l’on ouvrait la porte d’un frigo… Ou une atmosphère chaleureuse, romantique, teintée de rouge, lors d’un diner romantique….

Et la haute définition ?

La haute définition…  rien que des pixels en plus… rien à ajouter, enfin oui, c’est plus joli, net… la qualité semble meilleure… Le rendu de la réalité est plus fidèle …

En parlant de fidélité avec ce que l’on souhaite représenter, je rappelle que l’on a toujours existé dans les 3 dimensions voir 4 si l’on inclus le temps qui passe (ou plus, mais on ne va pas s’étendre sur les suivantes), c’est du relief animé… Le reflet de la réalité !

Et on en arrive enfin aux films et animations en relief

A ce jour, c’est cette forme de cinéma qui représente au mieux la réalité et qui ajoute une dimension aux animations.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’on n’enlève rien au cinéma couleur, on ajoute une dimension, donc des possibilités, des émotions !
On n’exclue pas le scénario, la narration, les intrigues, on ajoute de la profondeur, on se rapproche encore de la réalité, de nos rêves, on facilité notre capacité à transposer le personnage héroïque avec notre vie…

Le gain

Le relief, c’est l’immersion, c’est plus de proximité avec le film, c’est jouer avec les héros… vivre avec, ressentir à leur cotés, éprouver le déséquilibre, avoir le vertige, ressentir la vitesse, toucher, avoir un frisson lorsque l’épée de Pirates des caraïbes transperce l’écran…!!!

Comme pour le son spatial qui ajouté une dimension incroyable aux films, le relief nous intègre dans l’action !
Une petite expérience : écoutez un morceau en mono, avec un casque, avec un système 5.1 ou 7.1… Franchement, il n’y a pas …”PHOTO” ! Pourriez-vous vous en passer aujourd’hui ?

On veut des sensations !

Certains attendent d’un film que ça bouge de partout, que les couleurs soient incroyables, mais ce n’est pas le cas général.
Pour les films en relief, certains attendent qu’il y ait des effets de profondeur et de jaillissement partout et ils sont déçus que les films ne soient pas pleins de ces artefacts mais ils ne représentent pas non plus la majorité !

Les publicités Haribo ou Oasis (je fais de la pub, envoyez-moi des caisses de bonbons et des cannettes siouplé) sont bluffantes, pleines d’effets de jaillissement vers les spectateurs, on a envie d’attraper les chamalows au vol, ou on détourne la tête pour éviter les fruits… Mais ce sont des effets de parcs d’attraction ! Comme dans le réel, ces effets fatiguent les yeux. Un film en relief ne doit pas nécessairement comporter cela. Vous donner le vertige lorsque le héro se penche sur une falaise, c’est déjà bien 🙂 Le vertige oui, la nausée, non !

Et après ?

La 3D relief réveille, éveille nos sens, après les 3 dimensions de l’espace, on imagine plus de sensations : odorat, mouvements, ce que l’on appelle la 4eme dimension dans les parcs d’attraction par exemple. C’est une révolution ou le rêve et l’évolution se mêlent, s’emmêlent !
On peut également imaginer une autre évolution dans laquelle la captation ou la réalisation des films permettrait de reconstituer l’ensemble du volume d’une scène, puis de s’y aventurer en devenant soit même le cadreur. Encore un autre débat…

 Antoine Cabrera-Marchal

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